Dimanche noir
Il y a des jours comme ça où un malheur n’arrive jamais seul, où la loi des séries s’applique de façon implacable. Ce dimanche dernier en faisait partie. Au moment de sortir de chez moi afin de me rendre à un entretien avec un artiste, voilà que j’apprends le crash d’un vol Lagos-Abuja de Bellview. Le dernier vol de la veille aurait disparu des radars. Dans le taxi pris dans un go-slow, j’achète à un vendeur de journaux la dernière édition du Guardian :117 passagers portés disparus. L’essentiel de l’article est en fait le rapport des paroles d’un officiel qui énumère toutes les possibilités (du détournement au fait que le pilote se serait perdu !) avant de finir par la plus évidente : le crash. Et c’est bien d’un crash dont il s’agit. Un crash qui a eu lieu à 30 km de Lagos creusant un énorme cratère. Le Boeing 737 aurait été victime d’un éclaire d’orage qui aurait sans doute frappé un des ces moteurs. A cet instant, peut de temps après son décollage, un avion reste très vulnérable. Ainsi, samedi soir, à l’heure où chez Florent et Yvan, nous dansions et buvions, un éclair signifia la terrible et mortel chute pour 114 passagers. Trois jours de deuil national a été décreté.
Bellview est loin d’être la compagnie locale la moins sûr. Le Nigeria est couvert par un certain nombre de compagnies privé. Quand à la compagnie nationale, la Nigeria Airways, elle a fait faillite au début des années 2000. En sortant de l’aéroport de Lagos, on peut encore voir ses avions laissés à l’abandon et pourrissant sur place. Lors de mon séjour à Jos, je me souviens de ces heures d’attente tant à l’aller qu’au retour pour prendre le vol sur la seule compagnie effectuant cette liaison. Je me disais que vraiment, cette compagnie n’a pas l’air très sérieuse et que oui vraiment, il ne vaut mieux pas penser au pire à ce moment là. Aujourd’hui, je viens de lire que cette compagnie EAS a perdu un avion dans un crash en 2002…