Les Buffalos de Kano

Publié le par fabrice dubesset

Cette équipe, composée de gamins des rues de la grande ville du nord du Nigeria est arrivée à se hisser en Division 2 du football nigérian. Emmené par un entraîneur français passionné, les Buffalos sont avant tout une formidable aventure humaine.

 

Luc Lagouche

 

 

L’équipe des Buffalo sort en effet de l’ordinaire a commencé par son entraîneur, un jeune français passionné de ballon rond. Luc Lagouche entraîne cette équipe qu’il a crée et qu’il porte à bout de bras vers le succès. Pour sa deuxième année consécutive en D2, les Buffalos de Kano viennent de terminer cinquième de leur tableau en 2005. Un exploit compte tenue des moyens dont dispose l’équipe et quand on sait d’où elle vient. Car cette belle aventure humaine a commencé par un échange de balle entre Luc Lagouche et des gamins d’un quartier populaire de Kano. Nous sommes au début de l’année 1996 et Luc Lagouche, instituteur à l’école française, se rend alors dans le quartier de Badawa à la triste réputation. Violence, pauvreté et trafics y régnent. Mais contre toute attente, le bature (étranger en Haoussa) parvient à communiquer avec les adolescents grâce au langage du foot. Des matches sont disputés sur un terrain débroussaillé. La sauce prend et deux ans plus tard, les membres du club enregistrent Buffalo à la Kano State Football Association. Une équipe est alors née qui va progressivement gravire les échelons du football nigérian. En 2001, l’équipe accède à la division 2. Avec cette cinquième place obtenue à l’issue de la dernière saison, les Buffalos sont la première équipe privée du championnat.

 

 

Mais l’aventure des Buffalos ne se réduit pas à leur palmarès, loin de là. Luc Lagouche  a mis le football au service d’un dessein plus vaste. C’est en effet tout un projet socio-éducatif qui s’est mis en place et qui profite à tout le quartier de Badawa.

 

Des enfants du quartier assistent à l'entrainement

Le sport est un facteur d’intégration sociale, de responsabilisation des individus. Ainsi, le football permet d’améliorer les conditions de vie de certains habitants du quartier, les membres du club mais aussi leur famille. Ensuite, la dynamique crée profite à tous grâce notamment à l’amélioration de l’image du quartier. Ces jeunes échappent aussi par le sport aux influences négatives que l’on rencontre dans ce genre de quartier sensible. De plus, des cours d’alphabétisation sont donnés aux membres du club dont beaucoup ont quitté l’école très tôt.

 

 

Luc souhaiterait créer notamment un centre de Sport/Etudes et des partenariats avec des clubs étrangers. Sur ce dernier point, une collaboration s’est crée avec le club de Lille, région dont est originaire Luc. Des séances de formation y ont été menées. L’idée est de créer  un centre de formation à Kano afin de former de jeunes joueurs qui pourraient à terme évoluer à Lille. Pour l’heure, l’urgence est le transfert de l’équipe à Abuja pour des raisons de facilités de fonctionnement et de gestion. Car comme aime le rappeler malicieusement Luc, «  il ne faut pas oublier que je suis instituteur aussi ! ».

Publié dans Chroniques

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